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Maroc : le projet de loi de Finances 2025 suscite critiques et déception

Maroc : le projet de loi de Finances 2025 suscite critiques et déception

Les critiques à l’encontre du projet de loi de finances 2025 au Maroc s’intensifient, de nombreux acteurs politiques et professionnels y voyant la continuation de politiques néolibérales favorisant une élite restreinte et aggravant les crises sociales et économiques.

En l’absence de plans clairs pour la réforme et le changement, le gouvernement marocain semble ignorer délibérément les besoins des travailleurs et les revendications des groupes marginalisés, tandis que les lobbies de la corruption continuent d’épuiser les ressources de l’Etat.

Ce projet a suscité une vive indignation parmi le personnel de santé, qui estime que le gouvernement a trahi ses engagements récents avec la coordination syndicale du secteur.

Dans ce contexte, les syndicats ont exprimé leurs préoccupations quant à certains articles du projet de loi de finances 2025 relatifs aux postes budgétaires, qui soulèvent des interrogations chez les professionnels, leur rédaction ne reflétant pas les accords conclus le 23 juillet dernier, notamment en ce qui concerne la situation légale et professionnelle.

Après avoir dénoncé des manœuvres dilatoires, le syndicat autonome des médecins du secteur public a exprimé son indignation face à la régression continue du gouvernement par rapport à ses engagements. La Confédération nationale de la santé, affiliée à l’Union marocaine du travail, a annoncé son intention d’organiser plusieurs manifestations, ainsi qu’une grève nationale.

Les syndicats de santé ont appelé à une cessation partielle des activités le mercredi 23 octobre prochain pendant une heure, de 11 h à 12 h, devant leurs lieux de travail, avec le port d’un badge de protestation, ainsi qu’à la signature de pétitions dénonçant collectivement les atteintes aux droits et acquis des travailleurs de la santé.

Par ailleurs, ils ont annoncé une grève générale dans le secteur de la santé le mercredi 30 octobre, à l’exception des services d’urgence et de réanimation, tout en assurant la continuité des soins dans les établissements hospitaliers. Des manifestations régionales et des sit-in partiels seront également organisés devant les directions régionales de la santé.

Nabila Mounib, députée du Parti socialiste unifié, a souligné que le Maroc traverse une crise économique et sociale profonde, affirmant que le projet de loi de finances 2025 ne propose aucune solution concrète à ces défis.

Elle a ajouté que le gouvernement ne dispose d’aucun plan réel pour réduire les disparités sociales et territoriales, rappelant que le taux de chômage dépasse 13,7 % sans aucun programme clair de création d’emplois ou de formation. Elle a également fait remarquer que le nombre de postes budgétaires alloués au ministère de la santé est insuffisant pour combler le manque criant de personnel médical et technique.

Mounib a insisté sur la nécessité d’un enseignement public gratuit et de qualité, alors que le gouvernement privilégie le soutien aux écoles privées, creusant ainsi le fossé social au lieu de le réduire. Elle a également pointé du doigt l’absence de toute stratégie pour lutter contre la corruption, ce qui permet aux lobbies de s’enrichir aux dépens des fonds publics et des intérêts du peuple.

De son côté, le Parti de la Fédération de la gauche démocratique a mis en garde contre les conséquences catastrophiques que pourrait entraîner le maintien des choix néolibéraux dans l’élaboration de ce projet de loi de finances. Il a accusé le gouvernement de contredire de manière flagrante le slogan de “l’Etat social”, tandis que la corruption perdure au sein des institutions étatiques, et que le détournement des ressources continue.

Pour cette formation politique, le projet de loi de finances 2025 illustre le mépris du gouvernement pour les intérêts du peuple marocain, consolidant la politique de la corruption et renforçant les privilèges d’une élite au détriment des couches les plus touchées, tout en n’apportant aucune solution concrète aux crises économiques et sociales croissantes, ce qui a conduit à une montée de la colère populaire et à un rejet généralisé de toutes les couches de la société.

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