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HISTOIRE ET MEMOIRE D’UN EVENEMENT

HISTOIRE ET MEMOIRE D’UN EVENEMENT

Inauguration officielle de Masjid  Souleiman Ibn Abdellah El Kamel d’Ain El Hûts

M.H

Dans un cadre festif, Monsieur Le Ministre des Affaires religieuses et du Waqf a été reçu ,chaleureusement,  le lundi 30 septembre 2024par la population locale d’Ain El Hûts, dont l’allonyme est « Blèd Eshorfa W l M’rabtine ». La visite du Ministre avait pour objectifs l’inauguration officielle de la mosquée du nom du fondateur de la localité, Souleymane Ibn Abdellah El Kamel dont le lieu de sépulture existe sur le flanc qui domine le quartier dit Dar El ‘Arça, au nord d’Ain El Hûts. Le fondateur de cette localité, appelée, autrefois, El Alawiyine, est localement connu sous le nom de Sidi Slimane où se trouvait à côté du lieu de sépulture un long palmier, disparu depuis les années soixante-dix (XX° siècle).

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Pour l’Histoire et la Mémoire, cette localité est ceinturée de nombreux m’rabtine (monuments funéraires et lieux de sépulture de plusieurs saints personnages locaux). Elle connut, successivement, plusieurs allonymes, dans la chronologie suivante :

  • El Yenbou’e
  • El Alawiyine ( au temps de Sidi Slimane, de son vrai nom Souleymane Ibn Abdellah El Kamel)
  • Ain El Hawz, depuis l’exode massif des Andalous vers Tlemcen
  • Ain El Hûts, depuis l’époque de Sidi Abdellah Benamansour , saint éponyme des anciens habitants de la localité, installés actuellement à Dar El Arça.
  • Blèd Eshorfa Wa L M’rabtine, allonyme populaire datant de l’époque des Ottomans (période ottomane)
  • Ain El Houtz, graphie imposée par le colonialisme français en Algérie. D’autres l’écrivent Ain El Hout.

La fondation de cette localité remonte au VIII° siècle de notre ère par  Souleimane Ibn Abdellah El Kamel, frère d’Idriss Premier, ordonnateur de la construction de la mosquée d’Agadir, au bas de la ville de Tlemcen , devenue plus tard l’ancienne capitale du Maghreb central et creuset du savoir et des connaissances arabo musulmanes et le fondateur de la ville de Fez, une autre capitale du savoir.

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A cette occasion, lors du premier Mawssem de Sidi Slimane, en 2009, célébré par une journée d’étude, animée par  des universitaires et des chercheurs  historiens, nous évoquons l’interpellation d’un vieux de la localité, lors de la conférence sur le saint fondateur du village (Souleimane Ibn Abdellah El Kamel). Il s’adressa aux personnes, présentes à la conférence, en ces termes :

« Ya Ouled Ain El Hûts

Rakûm Rag-dine ‘ala Tsam-na Qroun men Etsarikh »

(Oh ! Habitants d’Ain El Hûts

Vous dormez sur huit siècles d’Histoire).

Pour l’Histoire de cette mosquée, baptisée du nom de  Mesdjid Souleymane Ibn Abdellah El Kamel. Elle est la troisième mosquée après les deux précédentes (lieux du culte musulman ,mosquée):

  • Djamaa El Qdim dont la fondation remonte à l’époque ottomane
  • Masdjid Selmane El Farissi, du nom du premier non arabe musulman et Compagnon du Prophète Mohammed (QSSSL)

Pour la Mémoire, un projet de construction d’une quatrième mosquée du nom d’El Mûbachirine El ‘Ashra date de l’année 2017. La construction est en chantier : travaux de terrassement entamés depuis quelques temps (visite des lieux effectuée le 24 septembre 2024)

Pour un complément d’information, l’assiette de cette mosquée, nouvellement inaugurée, est la cession gratuite des héritiers de Benali Benmansour, frère de Aâmmi Omar.

Hadj Mohammed Rachid Ben Mansour (25 janvier 1924-26 septembre 1997), médecin de profession et généalogiste de la famille des Benmansour.

Spécialiste de la généalogie de Ouled Ain El Hûts et de ses Shorfa et M’rabtine, il rapporte à ce sujet :

« Le Prophète Mohammed (Que la Paix et la Bénédiction de Dieu Soient sur Lui) eu de sa première femme Lalla Khadidja Bent Khouiled, trois enfants  de sexe mâle :

  • El Kacim
  • Abdellah (Ettayeb)
  • Ettahir

« De sa deuxième femme, Maria El Coptia, il eut Ibrahim.

 « Tous ces fils sont morts à bas âge. Le Prophète a été très affecté par la mort de son dernier fils, Ibrahim.

«  De son mariage avec Lalla Khadidja, il eut quatre filles :

  • Orkia
  • Zaineb
  • Oum Keltoum
  • Fatima Zohra.

«  De toutes ses filles, seule Lalla Fatima Zohra, mariée à Ali Ibn Abi Talib ( cousin germain du Prophète eut deux enfants mâles :

  • El Hassan
  • El Hussein.

« El Hasan est le premier fils d’Ali et de Lalla Fatima, il tente un moment de se faire reconnaitre Khalife par Moawya, puis capitule en 661 (Ch) devant l’inévitable et s’en revient finir ses jours à Médine.

« Le grand des martyrs le Chahid  par excellence, c’est El Hussein. Sur la foi des gens de Koufa, il tente de s’emparer du khalifa Yazid Ibn Moawya en 680…il est défait à Kerbala ; c’est là même qu’on enterre son corps décapité, à deux pas de Nadjaf ou repose son père Sidna Ali. Seul son fils cadet réussit à échapper à la tuerie. Martyr encore un descendant du même Hussein, Zaïd fut lui aussi tué à Koufa en 740. Son fils Yahia subit le même sort, (…) « 

« Ainsi , l’ensemble Lalla Fatima Zohra,Ali,El Hassan et El  Hussein et leur descendance, grâce à leur lien avec le Prophète forme ce qu’on a appelé Ahl El Beit, la famille noble par excellence, pure , honorable et respectable.

« Les Chorfas ne peuvent donc avoir une origine que par la descendance des petits fils du Prophète, Hassan et El Hussein. » (…)

« Ces deux petits – fils du Prophète ont laissé une nombreuse descendance, comme indiqué ( par des tableaux que l’auteur avait exposés).Certains descendants de Hassan sont parvenus jusqu’au Maghreb dans des conditions difficiles et dramatiques. Leur fuite loin du Moyen-Orient leur a gardé la vie sauve momentanément. Leur dignité et leur noblesse ont été sauvegardées. Tel est le cas  d’Idriss I, fils d’Abdellah El Kamel, qui avait pu grâce à des complicités rejoindre Oulili (Vollubulis), ville antique du Maroc , située près de Meknes.

« Là, il réussit à fonder la dynastie des Idrissides.(…)

« Quant à Souleymane ( frère d’Idris), après un règne très court, il mourut à Tlemcen et fut enterré ( sur le flanc d’El Alawiyine, localité  devenue, plus tard,) Ain El Hout ( plutôt Ain El Hûts) où son tombeau existe toujours à quelques pas du mausolée de Sidi Mohammed Ben Ali. La succession de l’émirat échut à son fils Ibn Souleyman qui devint à son tour émir ( d’Agadir, localité devenue, plus tard,)Tlemcen.

« A sa mort, il laissa dix enfants :

  1. Ahmed
  2. Aissa
  3. Idriss
  4. Ibrahim
  5. Hassan
  6. Ali
  7. Hussein
  8. Abdellah
  9. Soleiman
  10. Mohammed.

« Parmi tous ces enfants, Ahmed devint émir à son tour.  Puis, le pouvoir passa à Mohammed Ibn Ahmed, auquel succéda son fils, Kacem. Ibn Hazn confirme le règne des émirs Soleimanites  ( plutôt Soleimanides) dans le Maghreb central.

 Pour revenir à Souleimane Ibn Abdellah El Kamel, nous empruntons un extrait du travail de Hadj Mohammed Rachid Benmansour (25 janvier 1924-26 septembre 1997), médecin de profession, un historien de la sa famille, voire généalogiste des Benmansour.

« Nous savons que Abdellah El Kamel Ibn Hassan El Mouthanna, Ibn Hassan Essebti  ( d’autres sources parlent de Essebt), Ibn Ali et Lalla Fatima Zohra, laissa en postérité  de sept fils :

  1. Mohammed Ennafes Ezzakiya
  2. Moussa
  3. Ibrahim
  4. Aissa
  5. Idrioss
  6. Yahia
  7. Souleiman.

« De plus, Idris, Souleiman et Aissa avaient la même mère : Attika El Mekhzounia ; tandis que Moussa, Mohammed Ennefs Ezzakia et Ibrahim avaient eux aussi une même mère : Hind Bent Abi Obeida Ibn El Djarrah Essahabi (Compagnon du Prophète Mohammed, Que la Paix et la Bénédiction Soient sur Lui).

« Rappelons que Abdellah El Kamel était la personnalité les plus en vue pour accéder au Khalifat (plutôt Khilafa) abbasside. Il représentait la famille des Alides, cousins des Abbassides. Ces derniers ayant détrôné les Omeyades en 750 (Ch) pour venger les Hachémites, tués par les tenants de l’ancien régime, étaient devenus à leur tour ennemis des Alides et les combattaient partout. C’est ce qui explique les luttes fratricides et la fuite des vaincus à travers le monde islamique ( plutôt musulmans).

« Ainsi, le deuxième khalife abbasside ,Djaafer El Mansour fit arrêter en 762(Ch) Abdellah El Kamel et les enfants de Hassan El Mouthenna, les transféra de Médine à Koufa où les fit tuer après mille humiliations. (…)

« Par ailleurs,, nous avons vu que les Cherifs, Idriss et Souleiman, tous les deux fils d’Abdellah El Kamel avaient , bel et bien, résidé dans cette contrée. Ils ont donc dirigé le Maghreb El Aksa à Oulili d’un côté et le Maghreb El Aousat à Tlemcen de l’autre. Donc, ils seraient les ancêtres de Banou Ain El Hout (plutôt Ain El Hûts) ( et pour descendance Sidi Abdellah Ben Mansour et cela d’une façon logique et historique. La présence des Chorfas remonte donc au VIII(8)°. Siècle en Afrique du Nord.

 Selon nos différentes investigations et les résultats de l’oralité traditionnelle, il nous a été donné de relever trois grandes familles, dont les descendants sont des cousins :

  • La branche de Sidi Mbouabellah Eshrif (dont le mausolée se trouve au bas de la pineraie de Djebel Ain El Hûts)
  • La branche de Ouled Benslimane (plusieurs légendes sont rapportées sur Gueltats  Benslimane)
  • La branche d’Ouled Benmansour (dont le mausolée de Sidi Abdellah, Ben Mansour, selon El Mellity, se trouve dans le quartier d’El M’çalla. Il s’agit du saint éponyme)

Le phénomène des Shorfa avait permis à la population locale d’Ain El Hûts de bénéficier de plusieurs faveurs, octroyées par un acte, datant de l’époque datant du XVIII° siècle dont la traduction de Benali Belmimoun, originaire d’Ouzidan, que nous avons connu au Lycée Docteur Benaouda Benzerdjeb. Nous avons apporté une petite correction à cette traduction dont l’extrait est le suivant :

« Acte du Bey, d’Oran

En faveur des habitants d’Ain-El-Hûts

(Ramadhan 1124- heg. :1712 ap.J.C.)

« Louange à Allah seul ! Allah accorde bénédiction à notre Seigneur, notre Prophète et notre Patron Mohammed ainsi qu’à sa famille et ses Compagnons, et leur octroie le salut parfait !

« Par le présent ordre auguste, mandement clair, émanant de sa Grandeur le  Beylar , il est porté à la connaissance de quiconque  en aura communication, de tous lecteurs ou  fonctionnaires, de tout personnage particulier ou toute personne du commun, de tous agents de l’autorité en la  ville de Tlemcen

« – que Dieu assure à tous la félicité et inspire la bonne parole et l’exhortation sincère !]

« – que   nous avons octroyé aux respectables êtres d’élite, sieurs pieux, de  noble lignée, ensemble des chorfa d’Ain –El-Hûts, du pays de Tlemcen :

La confirmation des ordonnances qu’ils détiennent de la part de nos frères le Pacha et les hautes autorités, nos prédécesseurs, leur assurant :

 –   les égards,

–    le respect,

–    la sollicitude

–    le généreux traitement, de sorte qu’il n’y ait :

  • aucune atteinte  à leur dignité,
  • aucune offense à leur honorabilité,
  • que personne ne leur cause préjudice ou avanie,
  • qu’ils ne soient pas soumis à mesure commune,
  • que nul ne leur réclame rien des contributions administratives ou impositions gouvernementales de grande ou de minime importance, que nul n’ait rien à leur demander sous quelque motif que ce soit.

« Nous leur maintenons dans tout ce qui leur concerne, dans toutes leurs affaires et leurs besoins,

  • la continuité de leur état coutumier,
  • de l’apanage traditionnel des nobles seigneuries leurs ancêtres.

«  Il ne leur sera réclamé ni dîme, ni taxe, de même qu’il en a toujours été ainsi dans l’usage habituel pour leurs ascendants.

« Tout ceci est décidé par égard pour eux, nous est  dicté par  notre désir de mériter l’intercession de leur aïeul l’élu de Dieu-[ qu’il lui assure bénédiction et salut !Qu’il soit glorifié, honoré, exalté et magnifié !]

« En cela nul n’est habilité à leur faire opposition, contestation ou rejet. Nous leur en faisons octroi parfait et renouvellement absolu, plénier, universel et général.

« Quiconque prendra connaissance du présent doit strictement s’y conformer, sera tenu de ne pas y contrevenir ou le transgresser.

« Celui qui violera l’ordre méritera la sanction.

« Que Dieu nous inspire la juste direction !

« Tout doit retourner à Lui. Il n’y a pas d’autre Maître que Lui.

« Nul autre que Lui n’a le droit au culte. Toute décision Lui appartient. » 

« Je n’attends de  bonne inspiration que d’Allah. Il n’y a de puissance et de force qu’en Allah.

Salut !

« Rédigé par ordre de Sa Grandeur ; le sublime ; notre Patron le Pacha. Sid Ali Dey. Dieu le protège !

« A la date  du début du  mois béni du  Ramadan de l’année 1124.

 Pour l’Histoire et la Mémoire locales, cette mosquée, nouvellement inaugurée par Monsieur Le Ministre des Affaires religieuses et du Waqf,  avait ouvert ses portes, le mois sacré de Ramadan de l’année 2023 où des activités ont été organisées :

  • Tsashfa’e ( tsarawih) des veillées ramadaniènes
  • Les prières habituelles et rituelles
  • La récompense des meilleurs lecteurs du Coran, Livre Sacré de l’Islam
  • Etc.

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