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EX INTERNATIONAL ET KEEPER DU MC ORAN

EX INTERNATIONAL ET KEEPER DU MC ORAN

Le ”Gardien volant” Ouanes Mohamed hospitalisé

Par : Kaid Omar

Le légendaire ”Gardien volant” Ouanes Mohamed, ex-dernier rempart de l’Equipe Nationale et du Mouloudia Club d’Oran (MCO), dans les années 70, a été admis en urgence au niveau du service cardiologie au CHU d’Oran Dr Benzerdjeb, suite à un malaise cardiaque ressenti au milieu de la semaine dernière, après une légère attaque cardio-vasculaire (AVC). Pris en charge rapidement, et après avoir reçu les premiers soins, le populaire et sympathique goal, a été transféré au niveau du service spécialisé dans les urgences médicales et chirurgicales du nouvel hôpital Dr Mahmoudi Mohamed sis à Oued Tlélat. Né en1945 à Casablanca, la capitale économique du Maroc, une ville plate où les terrains vagues étaient légion et favorisaient l’éclosion des jeunes footballeurs. Au milieu de la décennie 50, le jeune Mohamed était un inconditionnel des grandes surfaces de terre battue de Haï Sebata.  A voir ce joueur de catégorie minime courir derrière le ballon, personne n’aurait pensé que ce serait, quelques années plus tard, un gardien promis à un bel avenir. La confirmation ne se fait pas attendre puisque le nouveau club de Mohamed, le WAFA, évoluant en division d’honneur, le titularise en senior alors qu’il détenait une licence en cadet 2ème année. Ses prestations attirent l’attention de l’UMT, un club corporatif qui avait la possibilité d’octroyer des emplois. Et si Mohamed a paraphé la licence qu’on lui a présentée, c’est afin que son père obtienne un poste de travail pour subvenir aux besoins de sa famille. L’accès à l’indépendance de l’Algérie permet à la famille Ouenas de rentrer au pays, et c’est à Es-Sénia qu’elle s’installe. La suite coule de source : il prend place dans les bois du CO Sénia alors qu’il était encore junior. L’époque du Critérium quand Mohamed attira l’attation des dirigeants du Sporting Club de Medioni (SCMO), pour une longue carrière de 08 saisons dans les bois des Hammamas. Et comme il le répétait souvent lors de discussions amicales ”J’ai traversé l’avenue pour aller chez le club voisin, le MCO, mais après avoir passé une saison blanche, sans jouer. C’est l’effet Ouenas où il s’impose aux dépens des regrettés Larbi et Boudelal, ainsi que de Kara, lesquels, sportivement, ont dû reconnaître la supériorité du nouveau n° 1 du MCO. Il jouera même six matches pendant la première saison de la réforme, cédant sa place à l’excellent Sebaâ, digne successeur, dans un autre style, plus sobre et plus classique. 

A 32 ans, il raccroche les gants à cause de la myopie pour une carrière d’entraineur

A 32 ans, Ouenas a-t-il été atteint par la limite d’âge, alors que c’est le poste d’où l’on retrouve de solides trentenaires ? Croisé récemment au niveau du marché de la Bastille, à la rue des Aurès, durant le mois de ramadhan écoulé, dans un franc-parler propre à lui, il affirme : « C’est à cause de ma myopie. D’ailleurs, si en diurne, il n’y avait pas de problèmes, en revanche, en nocturne, avec les projecteurs, c’était un handicap pour moi. Je crois que cela a influé sur ma carrière internationale ». Saïd Amara l’a nommé comme préparateur des gardiens de but, ce qui lui a permis d’entamer sa nouvelle carrière d’entraîneur, qui l’a vu travailler, outre au MCO, dans de nombreux clubs où il s’est donné à fond. D’ailleurs, il voue une admiration sans borne à Amara et Belayachi, « avec qui, j’ai énormément appris. Je n’oublie pas non plus le charisme de Mahi, vrai meneur d’hommes. Un jour, irrité par notre première mi-temps face au MCA, à Alger, il a suffi d’un regard. Le « message » est passé. Nous avons réagi et nous avons gagné ». Un photographe bien inspiré a immortalisé la fameuse envolée de Ouenas qui lui a valu le surnom de « gardien volant », doué d’une détente hors du commun, d’un coup d’œil infaillible et d’une capacité de réaction extraordinaire. Spectaculaire, ses prises de balles étaient impeccables, et ses sorties sur les ballons aériens étaient d’une rare témérité.  Dans ce poste de grosse responsabilité où les « fautes » sont sans appel contrairement aux joueurs de champ, Ouenas aura été parmi les plus brillants. Gardien titulaire dans la sélection de l’Ouest, il a eu affaire à une rude concurrence en équipe nationale. Deux capes sous l’ère Leduc constituent une reconnaissance qui a son prix, si l’on admet que les autres gardiens n’étaient autres que Abrouk (CRB), Krimo (JSM Tiaret), Zerga (MCA) et Amar (NAHD). Agé de près de 80 ans, il ne s’arrête jamais, en dépit d’une sciatique qui ne l’empêche pas de courir et de s’adonner à ses exercices d’assouplissement. Son livre de chevet actuel porte un titre significatif « Manuel de psychologie sportive », cela veut dire que Ouenas, après avoir travaillé aux côtés de Amara, Rouaï, Draoua, Belayachi, Mâatallah et Djeradi, estime avoir encore des choses à apprendre.

Il prône la formation comme levier de relance du football national

Pour Mohamed ”le gardien volant”, face à la déperdition de jeunes talents issus de petits clubs et ceux qui font des prouesses dans les terrains vagues de quartier, faute de suivi, de prospection, de tournois inter-quartiers, concours du meilleur footballeur et critériums annuels, seule la formation peut être un garant pour la relance du football national. La dotation des clubs en écoles de formation et centres évitera dans une dizaine d’années, si ce n’est moins à aller chercher des talents repérés ailleurs en contrepartie de fortes sommes d’argent. ”Il faut former la pâte du cru pour assurer la réussite”, affirme Ouanes. Avant de conclure pour proposer l’organisation périodique de tournois des sélections régionales. Quant à ses conclusions sur le devenir de l’Equipe Nationale, et de ses appréciations, l’ex international et keeper du MCO, ne passe pas par quatre chemins en affirmant : ”Il faut d’abord rendre hommage à l’ex sélectionneur national Djamel Belmadi qui a inculqué la grinta, la solidarité et la rage de vaincre, l’honneur et la fierté à défendre les couleurs nationales. Belmadi a permis également à la structuration des moyens et autres dispositions matérielles. Des avantages sans lesquels le onze national n’aurait jamais remporté la CAN en 2019, avec au bout du compte, 35 matches sans défaite et la mise dans le bain de jeunes talents. Petkovic, de son côté ne fait que continuer l’œuvre entamée par son prédécesseur, en mettant en place un dispositif tactique adéquat par l’utilisation rationnelle des joueurs sélectionnés. Et dans le souci à rassurer ses nombreux amis, anciens coéquipiers, admirateurs et voisins de quartier, nous ne conclurons pas sans préciser qu’au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que l’état de santé du légendaire ”gardien volant” s’est nettement amélioré. Prompt rétablissement Mohamed.   

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